Comment accompagner la mise en place d'un pilotage supply pragmatique et directement opérationnel dans un environnement où tout reste à construire ?
Introduction & Contexte
Un projet de réacteurs de 4ᵉ génération combinant refroidissement au plomb liquide et usage de combustible recyclé (MOX) a été intégré, avec pour ambition de produire une énergie bas-carbone tout en valorisant des matières nucléaires usagées déjà stockées.
Dans un environnement encore en phase de design, un rôle de cheffe de projet sourcing a été tenu afin que les premières bases du pilotage achats soient établies, en lien étroit avec les équipes d’ingénierie (réacteur et combustible) et la future organisation supply chain.
Analyse des solutions initiales
La mission a été orientée vers une prise en main de besoins de sourcing concrets, tout en accompagnant la structuration d’une équipe supply en pleine montée en charge. Un contexte particulier a été rencontré : peu de ressources dédiées, une organisation encore jeune, des processus embryonnaires, et des exigences techniques déjà très élevées.
Il a été nécessaire que des méthodes de travail fonctionnelles soient construites rapidement, que le lien soit assuré entre des acteurs aux référentiels différents, et que les premières démarches achats soient lancées en parallèle de la définition des besoins. Le tout a été réalisé dans un cadre industriel hautement normé, avec des contraintes fortes en matière de qualité, traçabilité et sûreté.
Approche corrective déployée
Face à l’absence de structure formelle, une organisation légère mais robuste a été mise en place, avec des outils directement exploitables : fiches de cadrage technique, matrices de comparaison fournisseurs, reporting, sourcing orienté décision, etc.
Des analyses de marché ciblées ont été menées pour que des partenaires soient identifiés sur des périmètres complexes : équipements critiques, matériaux soumis à des conditions extrêmes (irradiation, température, contact plomb liquide), composants non standard. Dans ce cadre, un rôle de facilitatrice a été assumé, les enjeux techniques ayant été traduits en messages clairs côté fournisseur, tandis que l’expression de besoin a été sécurisée côté ingénierie.
La définition d’un template de qualification fournisseurs adapté aux exigences spécifiques du projet (industrielles, techniques, documentaires) a également été contribué, et des pratiques Lean simples ont été déployées afin que les données soient centralisées et les échanges fluidifiés.
Résultats observés
L’activité sourcing a été structurée sur plusieurs familles critiques.
Des outils opérationnels partagés entre achats et ingénierie ont été créés et déployés.
Un socle méthodologique clair a été mis en place, facilitant l’autonomie des équipes.
La communication inter métiers et la crédibilité du projet vis-à-vis de l’écosystème fournisseurs ont été notablement améliorées.
Recommandations pour des projets similaires
Il a été confirmé que des actions pouvaient — et devaient — être menées sans attendre que tout soit cadré.
Dans un environnement mouvant, un cadrage rapide a dû être posé, les bonnes questions ont été posées même en l’absence de brief formel, des options ont été testées et des avancées ont été faites par itération.
La clé a été représentée par une structuration sans alourdissement, un pragmatisme constant, et un dialogue permanent entre les métiers pour éviter les silos. Une navigation dans l’incertitude a été opérée, en s’y adaptant, tout en gardant le cap sur les exigences industrielles et les enjeux long terme.
