Dans le cadre d’un projet nucléaire international, un planning figé depuis plus de cinq ans a rapidement montré ses limites. Déconnecté du terrain, il générait retards, désalignement budgétaire et perte de visibilité sur l’avancement des 63 lots à piloter en parallèle. Avec des engagements contractuels critiques en jeu, l’enjeu était clair : rétablir un pilotage adapté et sécurisé.
Introduction & Contexte
Dans le cadre de la construction d’une centrale nucléaire en Angleterre, un équipementier du secteur faisait face à un obstacle critique : un planning hérité de plus de 5 ans, totalement déconnecté des réalités opérationnelles.
Ce décalage générait :
- des retards répétés sur les livrables,
- un désalignement constant entre prévisionnel budgétaire et ressources réelles,
- une perte de visibilité et de traçabilité sur l’avancement,
- une surcharge organisationnelle pour les équipes techniques et le pilotage projet.
Avec 63 batchs à gérer en parallèle, la complexité atteignait un seuil critique.
Analyse des solutions initiales
Le planning, construit de manière centralisée, présentait plusieurs limites :
- rigidité empêchant toute adaptation aux priorités terrain,
- séquencement irréaliste des activités,
- absence d’outil opérationnel pour ajuster et suivre l’avancement.
En pratique, cet outil ne permettait plus ni d’anticiper, ni de sécuriser les engagements contractuels.
Approche corrective déployée
Un pilotage pragmatique a été instauré autour de cinq leviers :
- Revue des priorités avec les responsables de chaque discipline (électrique, mécanique, dessin).
- Extraction et retraitement du planning sous Excel : filtrage par codes activité, livrables, services concernés et jalons validés par le client.
- Suivi documentaire outillé : chaque transmission de livrable génère une notification et des commentaires, assurant la traçabilité.
- Routines hebdomadaires de coordination pour réviser le planning, aligner les interdépendances et centraliser l’information.
- Contrôle budgétaire récurrent confrontant prévisions (taux horaires, ressources) et réalisé.
Objectif : remettre le planning en phase avec le terrain et sécuriser les interfaces critiques.
Résultats observés
Ces mesures ont permis :
- une lisibilité accrue des livrables à produire,
- une réactivité renforcée grâce aux ajustements hebdomadaires,
- une meilleure coordination inter-services, réduisant les retards cumulés,
- une traçabilité complète des décisions et évolutions.
La complexité multi-batchs reste élevée, mais la visibilité et le contrôle du risque planning ont été restaurés.
Recommandation pour des projets similaires
Pour des projets nucléaires multi-projets :
- Ne pas figer trop tôt un planning : il doit être mis à jour régulièrement.
- Segmenter sans isoler : gérer les lots séparément tout en maintenant une coordination centrale.
- Tracer systématiquement l’historique des évolutions.
- Maintenir une flexibilité de pilotage, indispensable pour absorber les imprévus.
Clé de réussite : un pilotage adaptatif, outillé, et centré sur la coordination des disciplines.